
Jusqu’au 13 octobre, l’Expo Universelle d’Osaka au Japon bat son plein. Plusieurs entreprises wallonnes ont contribué à la réussite du pavillon belge et de ses abords. C’est le cas des Carrières du Hainaut et des Carrières de la Pierre Bleue Belge qui ont fourni des pierres bleues pour les abords du pavillon. Découverte.
La pierre bleue de Belgique est réputée dans le monde entier. On la retrouve à l’occasion de la restauration du sol intérieur de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, aux abords dans une station de métro new-yorkaise, au musée du Louvre à Abu Dhabi ainsi qu’aux abords du pavillon belge à l’Expo Universelle d’Osaka.
Ces succès sont ceux de l’entreprise wallonne « Carrières du Hainaut ». Une entreprise qui existe depuis 1888 et compte plus de 135 ans d’expérience. « Sur les territoires d’Ecaussinnes et de Soignies, il existait au début du siècle dernier une trentaine de petites carrières familiales. Aujourd’hui, il n’y a plus que deux exploitations. Nous et nos concurrents qui ne sont pas très loin à 3km à vol d’oiseaux », explique Philippe Séquaris, Architecte et Product Manager.
Dans le cadre de la construction du pavillon belge à Osaka, les Carrières du Hainaut ont été contactées par le consortium en charge de la construction du pavillon afin d’obtenir de la pierre bleue de Belgique pour les abords du pavillon. « La thématique du projet du pavillon tourne autour de l’eau. Notre pierre rentre parfaitement dans cette thématique puisqu’elle est issue d’une mer tropicale, il y a 350 millions d’années, qui a donné naissance par sédimentation successive des couches à la roche qu’on appelle pierre bleue de Belgique ou Petit Granit», explique Philippe Sequaris.
Sollicitées pour le projet, les Carrières du Hainaut ont décidé d’associer leur concurrent de l’entreprise Carrières de la Pierre Bleue Belge. « C’est une vitrine de la Belgique et plus particulièrement du savoir-faire sonégien. Les visiteurs marchent sur une pierre bleue qui vient de Soignies », précise notre interlocuteur. Deux finitions différentes ont été sélectionnées pour les abords du pavillon belge. Chaque carrière a fourni les pierres pour l’une des deux finitions demandées.
Des projets emblématiques comme l’Expo d’Osaka, les Carrières du Hainaut en comptent plusieurs à l’étranger. Il y a les aménagements intérieurs (sols et vitrines) du musée du Louvre à Abu Dhabi. Mais aussi, plus récemment, le réaménagement et la rénovation de la station de métro Penn Station à New-York ainsi que de l’esplanade en surface de la station. Sans oublier, la rénovation de la Cathédrale Notre-Dame de Paris. « Des projets à l’étranger comme ceux-là sont assez ponctuels », souligne Philippe Séquaris. Les Carrières du Hainaut sont également sollicitées par des marques de prestige comme la Maison Hermès qui a réalisé des petites tables basses à partir de la pierre bleue des Carrières du Hainaut.
Les Carrières du Hainaut réalisent 70% de leur chiffre d’affaires en Belgique. D’une part avec la vente de pierre pour des tailleurs de pierre ou des marbriers qui achètent des tranches de pierre qu’ils vont ensuite transformer en tablette de fenêtre, en plan de travail pour une cuisine, en boîte aux lettres ou autres. D’autre part, la pierre bleue du Hainaut est également utilisée dans des projets d’aménagements publics en Belgique. « Ce sont des voiries, des places publiques, des bâtiments publics. Cela passe par des marchés publics », ajoute-t-il. Le palais 5 du Heysel ainsi que les arcades du Cinquantenaire à Bruxelles sont réalisés avec des pierres des Carrières du Hainaut.
Le reste du chiffre d’affaires des Carrières du Hainaut se fait à l’étranger, principalement en France, aux Pays-Bas et en Allemagne.
Les qualités de la pierre bleue
Par rapport à d’autres pierres, la pierre bleue dispose de nombreuses qualités. « La pierre bleue résiste très bien à la compression. Dès le Moyen-Age, la pierre bleue est utilisée pour ses capacités de résistance à la compression. Cela a permis d’empiler des pierres et d’en faire des colonnes structurelles pour des édifices religieux. Un autre argument est que la pierre bleue est une pierre qu’on peut sculpter. Une autre caractéristique de la pierre bleue est qu’elle est peu poreuse. Elle peut donc être soumise à toutes sortes de climat », développe Philippe Séquaris.
La pierre bleue est également recyclable. « Nous avons un impact CO2 quasiment nul par rapport aux autres matériaux de construction. Quand vous devez produire une dalle en céramique, cela demande et consomme énormément d’énergie. Quand on fait le comparatif sur la vie d’un bâtiment, notre impact C02 est quasiment nul. L’autre avantage est que le matériau peut avoir une seconde vie et même une troisième vie », ajoute-t-il. Des grosses pierres peuvent ainsi être découpées en plus petites dalles. Et si les pierres ne sont plus utilisables, elles sont transformées en granulats.
Isabelle Anneet (AWEX)